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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 16:54

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Endhiran - The Robot n’est pas un blockbuster parmi tant d’autres, mais l’événement cinématographique le plus attendu par de nombreux cinéphiles à travers le monde (la comparaison avec Avatar à l’échelle indienne, ne serait pas exagérée). Cette sortie mondiale a pulvérisé tous les records de démarrage dans les trois industries majeures du cinéma indien : hindi-tamoule-telugu. Une performance inédite pour un film doublé qui s’est imposé à Bollywood où 3 Idiots et Dabangg ont été détrônés, alors qu’à Tollywood, où la victime se nomme Magadheera.

Avant d’être le plus gros succès tamoul de l’année 2010, Endhiran fut longtemps le projet fantasmé et maudit du réalisateur Shankar (précisément, depuis le début des années 2000). Cette superproduction tamoule dont le budget faramineux (200 crore) en a fait un des films les plus chers de toute l’histoire du cinéma indien, a bien failli ne jamais voir le jour. Après Kamal Hasan et Shah Rukh Khan, c’est finalement Rajinikanth qui hérita du rôle-titre dans un casting qui fut sublimé par Aishwarya Rai Bachchan. Au départ c’est le duo prestigieux Ayngaran-Eros qui produisait ce film, mais la crise mondiale les contraindra à se désengager en plein milieu du tournage. Personne n’est alors en mesure d’assumer les frais de production et Endhiran semble promis aux oubliettes. C’est alors que Sun Pictures se posa en sauveur, en imposant toutefois des coupes budgétaires importantes. Y a-t-il eu compromis sur la qualité ? Rajni n’est-il pas trop vieux pour ce rôle ? Aishwarya en étudiante de médecine, c’est une blague ? De nombreuses questions se dressèrent jusqu’à la sortie de la bande originale et des différentes bandes-annonces qui mirent tout le monde d’accord. Et là, que l’on soit fan ou pas, on était forcé d’admettre que ce film avait de la gueule, mais alors une sacrée gueule ! Promesse tenue ou pas ?

Commençons par le synopsis :

Le professeur Vaseegaran (Rajni) travaille depuis 10 ans sur l’œuvre de sa vie : la création d’un androïde intelligent, capable d’apprendre et de comprendre le monde qui l’entoure. Son souhait est de léguer son invention à l’armée indienne. Tout héros a son héroïne et ici il s’agit de Sana (Aishwarya Raï Bachchan), une étudiante en médecine qui ne supporte plus l’absence de son savant fou de petit ami, constamment terré dans son labo. Les recherches de Vaseegaran finissent par aboutir avec la mise en service de son robot (Rajni) que sa mère baptisera Chitti. Au départ, le robot s’illustre par des exploits héroïques qui lui valent l’admiration de tous, mais l’apprentissage de la vie est délicat et on l’attend au tournant. C’est alors qu’entre en scène, le sombre professeur Bhora (Danny Denzongpa) qui n’est autre que le mentor de Vaseegaran. Ce dernier, jaloux de son élève, se charge de discréditer Chitti en lui reprochant son manque d’humanité. Déçu mais déterminé, Vaseegaran prend les dispositions techniques pour doter Chitti de sentiments. Après des essais infructueux, un soir d’orage, un coup de tonnerre frappe Chitti….



L’avis de Gandhi Tata :

Détrompez-vous, la simplicité du synopsis ne rime heureusement pas avec facilité, mais plutôt accessibilité. Dans un pays où la notion de robot est absente de la culture populaire, il est nécessaire de l’adapter pour le public local. Le talent de Shankar est d’avoir introduit cette nouveauté sans pour autant abêtir sa mise en scène, ce qui lui permet de conserver les habitués du genre et d’intéresser les néophytes.

Endhiran n’est pas seulement un masala de science-fiction à gros budget. C’est aussi un très bel hommage au mythe asimovien du robot doté de sentiments. Shankar tire clairement son inspiration de l’œuvre fondatrice d’Isaac Asimov, Les Robots. On retrouve ainsi les thèmes du respect et de la transgression des règles de base de la robotique :

1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.

2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.

3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Dans une des scènes du film, Vaseegaran affirme clairement qu’il n’a pas respecté ces règles fondamentales établies par Asimov. Une audace qui va lui attirer quelques ennuis.

Le scénario suit l’évolution de Chitti, d’une simple machine suivant des directives à celui d’un androïde capable de ressentir des sentiments. Le film est divisé en deux parties, la première porte sur la découverte du monde humain par le robot et sa mise à l’épreuve. Puis la seconde moitié montre l’émergence des sentiments chez Chitti et les répercussions que cela va engendrer.

Endhiran est l’occasion de revoir le formidable acteur qu’est Rajinikanth. Incroyable mais vrai, mis à part l’animation du générique annonçant la Superstar, Rajni nous revient en comédien d’exception, que l’on avait perdu depuis des décennies. Exit, les cigarettes volantes (ou plutôt chewing-gum volant comme dans Sivaji), l’index pointé au ciel, le pistolet volant ou encore les répliques "punch" qui ont fait sa renommée de Superstar. Place ici à l’acteur inspiré, au service du réalisateur et de son script. Rajni, qui endosse ici le double rôle de Vaseegaran le savant et Chitti le robot, est une attraction à lui tout seul. La Superstar, dont il ne reste plus que le charisme de l’acteur, se révèle un talent fou ! Sa gestuelle parfaite du robot et son interprétation innocente de Chitti à la découverte du monde, attestent des efforts de Rajni pour atteindre un résultat qui n’est jamais caricatural. L’acteur n’en manque pas d’être fun et il n’a pas non plus perdu son timing parfait pour la comédie. Quand on pense avoir tout vu, il reste encore la cerise sur le gâteau et Rajni nous réserve une surprise de taille dans la dernière partie du film, on ne vous en dira pas plus, mais le résultat est jubilatoire. Rajni est tantôt hilarant, innocent, menaçant et émouvant dans le rôle de Chitti le robot. Le jeu de l’acteur n’est pas spectaculaire, mais sa minutie accompagne les effets spéciaux et on finit par y croire à ce Chitti, une véritable prouesse d’acteur ! Dans une industrie où les acteurs se prennent au sérieux et perdent toute humilité, Rajni se moque avec beaucoup d’autodérision de son âge avancé et de sa perruque dans quelques clins d’œil. Vous l’aurez compris, dans ce double rôle, c’est Chitti le robot qui l’emporte sur Vaseegaran.

ATTENTION SPOILERS : mention spéciale à Chitti 2.0 qui est une jouissive extension du mottai boss (le divin chauve) de Sivaji ! Rajni a enflammé la salle en liesse, où les murs ont failli céder sous les décibels des applaudissements ! Absolument magnifique !

Après ce pavé sur Rajinikanth, que reste-t-il à la belle Aishwarya ? Eh bien pas grand-chose, la Superstar écrase tout et il ne reste que peu d’espace pour la Bachchan bahu (belle-fille Bachchan). Aish est cantonnée à se trémousser dans les clips et afficher son sourire dentifrice pour le reste du film. Pourtant son rôle est crucial dans la métamorphose de Chitti et aurait gagné à être plus important. C’est l’une des critiques que l’on peut formuler à l’encontre de Shankar. Mais peut-on réellement lui en vouloir, compte tenu du genre dans lequel ce film évolue ? On peut souhaiter au réalisateur de rectifier le tir pour la suite et nous pondre des personnages féminins moins potiches.

Enfin, le méchant du film, Danny Denzongpa, ne démérite pas, mais son rôle est réduit et Rajni finit par le surclasser au rayon de l’infamie, sacrée Superstar ! C’est le même scénario pour les deux comiques, Santhanam et Karunas, inefficaces en faire-valoir et beaucoup moins drôles que Rajni. On se demande ce qu’aurait fait un Vivek à ce poste. Au final, on peut dire que de nombreux rôles sont inutiles car le personnage de Chitti finit par leur faire de l’ombre à la manière d’un homme-orchestre. C’est sûrement la nécessité commerciale et les codes du masala qui ont forcé l’apparition de ces personnages stéréotypés, une erreur que Shankar aurait pu éviter.

Côté musique, A.R. Rahman est fidèle au poste avec des chansons prenantes et en accord avec les situations. Les numéros musicaux mettant en scène Vaseegaran et Sana, sont un prétexte d’évasion. D’ailleurs, les clips suivent cette idée et nous emmènent dans un superbe désert de dunes au Brésil pour Kadhal anukal et sur le site du Machu Picchu pour le délirant Kilimanjaro avec des danseurs péruviens en costumes mayas (quel est l’intérêt d’appeler une chanson Kilimanjaro si on la met en scène au Pérou ?). Pour Chitti, on est au départ dans une ambiance plus techno dans Irumbile, avant de finir avec le grandiose Arima et sa musique symphonique. A côté des hits musicaux, le reste de la bande sonore est assez pauvre. En effet, dans certaines scènes d’action où l’intensité a besoin d’être renforcée par la musique, cette dernière est tout simplement absente ou minimaliste. C’est très décevant de la part d’un compositeur oscarisé, d’autant plus que Shankar fait partie avec Mani Ratnam, des réalisateurs qui lui sont fidèles.

Côté clips, Shankar respecte la trame du film en tournant ceux de Vaseegaran, "l’humain", dans de sublimes décors historiques et naturels, alors que pour Chitti, "le robot", on est en studio avec des décors métalliques et scintillants. Malgré un travail de réalisation recherché, les passages musicaux ne s’intègrent pas au film et ressemblent plus à des réclames clinquantes. A côté de cette critique, et paradoxalement, on imagine mal Endhiran sans ses clips qui font étalage du savoir-faire technique et contribuent à ce que le film reste ancré dans le genre masala.

Passons ensuite à la photographie, qui est sobre. Étonnamment, pour un film de cette envergure, on aurait pu s’attendre à un abus d’effets clipesques, mais que nenni ! Rathnavelu alias Randy (eh oui, ça fait très tendance là-bas) a préféré travailler les prises de vues en capturant les scènes dans des angles inédits. Mention spéciale pour les clips tournés dans des sites uniques au monde et inexplorés par le cinéma indien. Les lagons bleus cristallins du parc naturel Lençois Maranhenses au Brésil dans Kadhal anukal et l’imposant Machu Picchu péruvien de Kilimanjaro semblent s’inviter dans la salle obscure, tant le souci du détail est poussé à son paroxysme. On ne peut que remercier Rathnavelu de nous avoir transportés et fait voyager au moyen de sa caméra, dépaysant ! Ce travail esthétique est parfaitement valorisé par le montage signé Anthony. On ne s’ennuie pas une seconde et le film ne stagne jamais. Anthony s’est employé à rendre les scènes palpitantes, particulièrement dans les scènes d’action où l’énergie est palpable.

Justement en parlant d’action, Peter Hein, dont les chorégraphies martiales avaient fait mouche dans Sivaji, a remis ça pour Endhiran mais en beaucoup mieux. Même si Endhiran compte de nombreuses scènes d’action, il n’y a au final qu’une seule baston, qui se déroule dans un train. Peter Hein s’est entouré du yamakasi français Alex Martin, vu dans Banlieue 13, pour composer cette scène impressionnante à l’écran. Pour finir, les cascades sont également de très bonne facture, notamment la frénétique course-poursuite en voiture qui nous fait oublier la séquence ratée du cinéma en plein air de Sivaji.

Bénéficiant d’un budget confortable, Shankar est allé chercher des techniciens américains et asiatiques pour travailler sur les effets spéciaux de Endhiran. Objectifs annoncés, rectifier les faux pas de ses films précédents et atteindre les standards hollywoodiens en la matière. Cette mission n’est réussie qu’en partie, car il y a du très bon mais également du brouillon. La prouesse vient des studios Stan Winston dont les animatronics sont incroyables. Qu’il s’agisse de la version robot de Chitti ou des bras et des jambes robotisés de Rajni, les animatronics Winston sont à la hauteur de leur réputation acquise sur des films comme Terminator ou Iron Man.


En revanche, les images de synthèse qui nous viennent de studios asiatiques (hongkongais) sont tout simplement indignes de cette production. Pourtant, les scènes initiales laissaient présager le meilleur (merci aux animatronics qui camouflaient les lacunes visuelles). Mais dans les scènes finales où la plupart des plans sont traités par ordinateur, les défauts sont flagrants. Ça ne frôle pas l’amateurisme, mais les promesses de perfection ne sont pas tenues et on est encore loin de l’excellence hollywoodienne en la matière. Je ne sais pas si on doit l’imputer à Shankar ou Sun Pictures, car on nous annonçait initialement ILM (Avatar) pour les effets visuels, lorsque le duo Ayngaran-Eros était aux commandes du projet. Est-ce que Sun Pictures a manqué de ressources pour s’offrir les services de ILM ? La question restera sans réponse. Mais pour un film qui ambitionnait d’innover techniquement et de révolutionner le cinéma indien, c’est malheureusement un résultat en demi-teinte. Malgré tout, Endhiran est sans aucun doute le film indien le plus abouti en termes d’effets spéciaux et visuels.

On ne peut pas conclure cette critique sans parler du regretté Sujatha qui a signé le scénario original et les dialogues de Endhiran. Scénariste attitré de Shankar et Mani Ratnam, Sujatha était un auteur réputé de la littérature tamoule, et particulièrement dans le genre de la science-fiction. Endhiran s’inspire beaucoup de son livre Yéen iniya eanthira (Mon cher robot), influencé par Isaac Asimov. Malgré sa disparition avant le début du tournage, Shankar s’est religieusement appuyé sur le scénario de Sujatha pour bâtir son script. C’est la raison principale de l’authenticité du film, malgré un genre qui est totalement étranger à Kollywood. Le film revendique ouvertement son inspiration des classiques du genre, avec notamment un sympathique clin d’œil à Terminator. Malgré les influences du cinéma mondial, Endhiran parvient à trouver sa propre identité grâce à cette essence indienne que Sujatha a su insuffler.

Shankar s’est attelé à rendre ce film le plus divertissant possible mais c’est véritablement l’âme de Sujatha et la force de son scénario qui évitent à Endhiran d’être un remake de film américain. L’écrivain explore pleinement son sujet en soulevant des questions pertinentes sur l’utilité et les limites d’un robot. Il y injecte des thèmes universels comme l’affrontement du bien et du mal et l’égoïsme humain. Chitti le robot est une sorte de miroir qui reflète toutes les qualités et les défaut du genre humain, surtout lorsqu’il acquiert la faculté de penser. La façon dont le scénario amène le moment où la création échappe à son créateur, en étant tenté par l’amour, confère une dimension métaphysique à Endhiran. L’autre composante essentielle de ce film est l’humour, simple et percutant. Les épisodes du robot à la découverte du monde, sont marqués par le flair humoristique de Sujatha, avec des répliques aussi évidentes qu’amusantes. On connaît bien la conscience sociale de Shankar, qui ne manque jamais de critiquer les défaillances du système dans ses films, et Endhiran ne fait pas exception à la règle, à la différence que le style Sujatha lui permet de le faire avec légèreté.

Le film ne s’arrête pas au charisme de Rajinikanth ou au charme d’Aishwarya Rai Bachchan, il pose une question essentielle sur les responsabilités de la science vis-à-vis de l’humanité. Endhiran illustre à sa façon la phrase de Rabelais : "science sans conscience n’est que ruine de l’âme". Le film aurait pu se résumer à une débauche d’effets spéciaux avec un scénario manquant de substance, mais le résultat est une agréable surprise. Là où I, Robot spéculait sur l’éventualité de la conscience artificielle, Endhiran anticipe et passe à l’étape suivante : que se passe-t-il lorsqu’un robot se met à penser ? N’hésitez pas à le découvrir, car Endhiran - The Robot est un pur divertissement qui n’en oublie pas d’être intelligent.

Ma note : 8




L’avis de Guiridja :

Endhiran, le dernier film de Shankar, A.R. Rahman et la Superstar Rajinikanth, vient à peine de sortir qu’il s’apparente déjà à un raz-de-marée qui emporte tout sur son passage (meilleurs démarrages, recettes records, etc). Et pour cause, le film est prometteur et la plupart des promesses sont tenues, ce qui n’était pas évident au vu de la conjoncture économique que le film a traversée.

Mais revenons à l’essentiel, le film : c’est du grand Shankar, on y retrouve la trame de ses autres films (de ce fait, soit on adhère, soit on déteste). Étant une grande fan de la Superstar, dès le générique j’ai été conquise, mais cela ne m’a pas empêché de prendre du recul afin d’analyser un peu ce film, et c’est peut-être l’un des gros points forts de ce réalisateur, nous laisser apprécier le film et nous pousser à nous questionner après.

L’intrigue de Endhiran est assez simple pour être comprise par le plus grand nombre : un triangle amoureux dont l’enjeu n’est autre que la belle Aishwarya Rai Bachchan, qu’on ne présente plus. Ce n’est pas son premier film tamoul et elle s’y fond avec beaucoup de naturel. J’ai beaucoup apprécié son jeu, tout en grâce et en force. Il faut dire que la belle a de la présence et, ma foi, c’est au moins ce qu’il faut pour tenir face à un Rajni des grands jours.

En effet, on retrouve notre Superstar Rajni mais aussi, au fil du film, on a l’immense plaisir de voir évoluer sous nos yeux Rajni l’acteur. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on partage les émotions des deux personnages qu’il incarne. Et c’est peut-être là que Shankar m’a le plus troublée, dans son canevas que je croyais avoir discerné assez rapidement.

Dans Sivaji - The Boss, le grand méchant était bien défini, avec la musique et les ralentis de vigueur, mais ici cela devient plus subtil. Celui qui fait office d’ennemi ne sert que de levier et Rajni devient omnipotent. Il est le positif et le négatif, il est le bien contre le mal, l’émotion contre la raison, l’humain contre le métal. Là où un autre acteur aurait joué sur la caricature de ces grands opposés, Rajni joue la carte de la subtilité en montrant à quel point il est un grand acteur et que ce titre de Superstar est pleinement justifié. Comme d’habitude, il est tour à tour drôle et percutant, mais cette fois-ci, il y a une profondeur et une consistance que je n’avais pas ressenties dans Sivaji. Cela étant sûrement dû au scénario qui tient la route et qui a de la matière, ainsi qu’à la direction d’acteurs efficace.

Endhiran nous emporte dans une débauche d’effets spéciaux plutôt bien faits, même si à mon sens, je les trouve trop abondants. Le film aurait gagné en profondeur si le dosage des effets visuels avait été revu à la baisse. Il ne faut pas s’attendre à un Matrix et autre Terminator. Bien que les effets spéciaux soient bien réalisés, les images de synthèse sont à mon goût trop présentes et, pour le coup, de moins bonne qualité. Mais cela n’affecte pas trop le rendu global du film, qui reste de très bonne facture et n’a rien à envier aux productions occidentales. Clin d’œil ou affabulation de fan de films fantastiques, un aspect des dernières scènes du film m’a fait penser aux fameux Gremlins de Joe Dante. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n’ont pas encore vu le film, mais si cette "coïncidence" n’en est pas une, ce dont je suis sûre, c’est vraiment un sympathique hommage à ce film-culte.

L’action est vraiment bien continue et les scènes de baston parfaitement chorégraphiées (HS : j’ai été complètement déconcentrée par un des cascadeurs qui est le sosie du très beau Arya, pour le coup ça m’a fait un choc ! mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle j’ai aimé les scènes de baston d^.^b).

Mention spéciale pour la scène originale et vraiment sympathique avec nos amis les moustiques ! Rangusky, Choléra Jasmine et consorts ! Délirant !

La musique de A.R. Rahman ne m’a pas particulièrement touchée. Peut-être que j’en attendais beaucoup et j’ai été au final un peu déçue. Seules les deux dernières chansons de Chitti m’ont plu, idem pour les chorégraphies, ensemble plutôt mitigé. Aucune ne se démarque du lot.

Les humoristes n’ont pas le poids de Vivek ou Vadivelu et c’est bien dommage, ils s’en sortent pas mal, mais on reste un peu sur sa faim de ce côté-là. Heureusement, Rajni assure une bonne partie des gags qui, pour le coup, sont plus drôles et nous font oublier ces erreurs de casting.

Endhiran aborde le thème de l’humanisation des machines, thème qui a été plusieurs fois abordé dans le domaine de la science-fiction certes, mais il le fait de manière brillante et le film est servi par une brochette d’acteurs au top de leur forme.

Pour revenir aux critiques qui ont été faites par la presse française, basées visiblement sur la bande-annonce, je trouve ça bien dommage de cataloguer ce film dans le registre des navets en s’appuyant uniquement sur quelques images, sans même en comprendre la signification (personnellement j’ai un doute sur la maîtrise de la langue tamoule de ces personnes). Pour ceux qui ont vu le film, ils comprendront que rien n’a été laissé au hasard par Sir Shankar et qu’une image sortie de son contexte ne veut pas dire grand-chose.

Ma note : 9

Fiche technique :
Réalisateur : S. Shankar
Pays : Inde (Tamoul)
Année : 2010
Interprètes : "Superstar" Rajinikanth, Aishwarya Rai Bachchan, Danny Denzongpa, Santhanam et Karunas
Scénariste : S. Shankar
Dialogues : Sujatha
Directeur de la photographie : R. Rathnavelu
Montage : Anthony Gonsalves
Compositeur : A.R. Rahman
Paroliers : Vairamuthu et Pa Vijay
Chorégraphie de danse : Vishnu Deva, Raju Sundaram et Claudia Bruckmann
Chorégraphie martiale : Peter Hein
Décors : Sabu Cyril
Costumes : Mary E. Vogt
Producteurs : Kalanidhi Maran, Hansraj Saxena
Distributeurs : Sun Pictures, Ayngaran International, B4U Network et Ficus Movies
Durée : 180 minutes

 

(Source : Fantastikindia)

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