Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 15:25

 

Ô Toi le Grand Chat de Schrödinger qui es aux cieux
Enfermé dans ta grande boîte de l'éternité
Condamné à exister et ne pas exister à jamais

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 08:48

Un méchant roi avait interdit tous les livres dans son royaume, il avait interdit de les lire et de les écrire. À peine était il arrivé au pouvoir, qu'il avait incendié toutes les bibliothèques et les librairies du pays, ainsi que tous les lieux où l'on trouvait des livres, comme les écoles et les monastères.

 

 

Il ne s'était pas arrêté là, car dans le même temps, il avait brûlé toutes les réserves de papier, incendié les ateliers où l'on en fabriquait et les échoppes où l'on en vendait. Il avait, bien évidemment, fait passer les porte-plumes au feu, et fait fondre toutes les plumes pour en forger des armes.

Il avait envoyé ses troupes saccager les magasins où l'on produisait de l'encre, les fioles de produits nécessaires à sa fabrication avaient été fracassées sur le sol, et des milliers de litres d'encre déversés dans le fleuve dont les eaux devinrent noires jusqu'au soir, c'est pourquoi l'on a appelé ce jour funeste où le Roi avait pris le pouvoir "le jour des eaux sombres", et lui-même, on l'avait surnommé "le Roi du Fleuve Noir".

La plupart des écrivains avaient été massacrés le jour-même, mais quelques uns s'étaient enfuis dans les montagnes alentours. N'ayant plus de papier ni de porte-plumes ni d'encre, ils durent composer leurs textes mentalement et les retenir, jusqu'au jour où ils pourraient écrire à nouveau.

Des années s'étaient passées, la tyrannie du Roi du Fleuve Noir s'appesantissait chaque jour, renforcée par l'ignorance du peuple à qui il avait à jamais interdit la connaissance.

 

 

Une légende disait que le jour funeste des eaux sombres, un vieil écrivain était parti dans la montagne, emmenant avec lui une fiole d'encre magique, ainsi qu'un cahier de papier vierge et un porte plume chaussé d'une plume d'acier neuve, magiques eux aussi, puis qu'il les avait dissimulés dans un creux entre les rochers et qu'il avait fermé avec une pierre plate.

Si cela était vrai, se disait on, on ne retrouvera jamais ces objets, la mousse a du recouvrir la cachette depuis longtemps, le papier a du être mangé par les vers, et la plume a du rouiller et tomber en poussière. Quant à l'encre, elle a du s'évaporer complètement, car nul bouchon n'est suffisamment étanche pour préserver un liquide tout ce temps.

Seulement, comme je le disais, il s'agissait d'objets magiques, il y avait donc une chance que la magie les eut gardés à l'état neuf, et que, même si bien cachés, ils se révèleraient un jour à quelqu'un.

Pendant ce temps, les écrivains cachés avaient accumulé des milliers et des milliers de mots et de phrases, et il leur tardait de les coucher par écrit avant qu'ils ne s'effacent de leur mémoire.

Or, il advint, ce jour où la magie devait révéler ces objets magiques à quelqu'un, et ce fut l'un de ces écrivains, que tout le monde reconnaissait habile à manier la langue et décrire le monde qui l'entourait.

 

 

Cet écrivain, dont l'histoire a oublié le nom, trouva la cachette des objets par hasard, alors qu'il se promenait dans la montagne et se récitait les dernières phrases du texte qu'il avait composé quelques jours auparavant, c'était un essai sur le sens de la vie, il me semble, mais cela n'a que peu d'importance.

Les objets étaient toujours là où les avait placés le vieil écrivain, quelques décennies auparavant, et qui, assurément, devait être mort depuis.

Mais les objets étaient intactes, comme au premier jour, les pages vierges, contenues dans un cahier à la couverture de velours chamarré, étaient d'un vélin des plus raffinés et d'une blancheur quasi-aveuglante.

La fiole d'encre, elle, dont le goulot avait été scellé à la cire, contenait une encre du noir le plus pur et le plus intense.

Le porte-plume était en ivoire finement ouvragé, quant à la plume, elle était d'un acier bleuté et scintillant, comme une arme destinée à infliger de cruelles blessures.

L'écrivain les avait dissimulés sous son manteau et s'était hâté de retourner chez lui, avec la crainte que les vigiles du Roi ne l'arrêtent pour le fouiller.

Une fois en sûreté, il s'installa à sa table de travail, ouvrit le cahier à la première page, trempa la plume dans la fiole d'encre et se mit à écrire.

Rien ne pouvait l'arrêter, il écrivit, écrivit sans répit et ne tarda pas à remplir le cahier, mais il ne cessa d'écrire pour autant, car les mots sortaient du cahier, libérant de nouvelles pages à mesure qu'il écrivait, pour ce qui était de l'encre, elle ne s'épuisait pas, elle sortait de la fiole magique qui restait toujours pleine.

Et les mots et les phrases se répandaient autour de lui à travers toute sa demeure sans qu'il ne s'en rende compte, ils passèrent sous la porte et s'écoulèrent dans la rue en un flot continu qui se divisa en ruisseaux qui pénétraient sous les portes des demeures, et les habitants puisèrent dans ses ruisseaux la connaissance et la mémoire qu'on leur avait confisquées.

Bientôt, le royaume tout entier fut quadrillé de myriades de petits ruisseaux qui traversaient les âmes, et dont la source se situait dans la maison de l'écrivain, toujours assis à sa table, toujours en train d'écrire, totalement inconscient de se qui se passait en ce moment même à l'extérieur, et de ce qu'il avait déclenché. Il baignait dans l'encre jusqu'à la poitrine, mais il ne semblait pas le remarquer, et il continuait imperturbablement à écrire.

Et il écrivit encore des jours et des jours sans même s'arrêter un instant. Pourtant, il finit bien par s'arrêter un jour, il rédigea alors la conclusion de son texte, son très long texte sur le sens de la vie, ou quelque chose de ce genre, il inscrivit les lettres du mot fin au bas de la dernière page puis il referma le cahier.

Alors le fleuve d'encre cessa de couler, les myriades de ruisseaux qui traversaient le royaume se réunirent en un seul cours d'eau, puis la masse d'encre noire écumante se précipita sur le palais du Roi et l'emporta comme elle eût emporté un château de sable.

Ainsi périt le Roi du Fleuve Noir, suffoqué par cette connaissance dont il avait si longtemps privé les autres, et le fleuve d'encre l'emmena loin, très loin vers l'oubli, là d'où il n'aurait jamais du sortir.

 

Partager cet article
Repost0
30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 07:42

 

Si j'étais Orphée et que tu étais Eurydice, je n'attendrais pas que tu sois morte pour descendre auprès d'Hadès et le supplier de te rendre. J'irais le voir avant et je lui demanderais de te laisser auprès de moi, et s'il fixe comme condition de ne plus jamais te voir, je me crèverais volontiers les yeux, plutôt vivre à jamais dans les ténèbres avec toi qu'en pleine lumière sans toi.

 

 

Partager cet article
Repost0
14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 08:44

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRor5DOZhfzYfUl60HJzRC8QjA7dPTImv48HR248sbWG_EfHy5E

 

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQkC8IOOz1aimLdqhyKdPdkIRJVu93IG4R55DRHfIyj1yxgs5vxsQFafnir était le dernier-né d’une portée de chiots, il était le plus petit et le plus chétif, mais il devint rapidement le plus grand et le plus fort. Alors que les autres tétaient encore leur mère il ressentit le besoin de nourriture solide ; il dévora d’abord ses frères les uns après les autres, puis quand il n’eut plus de frères, il dévora sa mère.
Après avoir mangé ses frères et sa mère, il dévora les maîtres de la maison, puis il dévora les animaux domestiques. À mesure qu’il mangeait, il devenait de plus en plus grand et dehttp://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRLKJdWyW0YnPFgoNTYcpQHTbmWMF4f6y_p1bYA_tWE3Oj5mGZmJA plus en plus fort, et son appétit croissait en proportion de sa taille. Finalement, il avait tellement grandi qu’il ne tenait plus dans la maison, alors il sortit pour chercher de la nourriture.
Fafnir dévora tous les êtres vivants qui croisaient sa route, ce qui le fit grandir au point que sa tête atteignait le ciel. http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQoO1z62vbWyvkYQ0kNRB6rSWdQ7GuRpLu5-tk7aopLYEa2SdU-FASon museau se trouvait sur l’orbite de la lune, quand elle fut à sa portée, il la dévora  d’un seul coup de mâchoire. Comme il la trouva bonne, il remua la queue de satisfaction, chassant les étoiles du firmament comme de la poussière.
À un moment, il eut soif, il se désaltéra en lapant l’eau de l’Abîme qu’il vida en quelques coups de langue. Puis il eut besoin d’uriner, il leva la patte et se http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTPtQ5MWV02UCCAiO6YadRbZ66lDuat8I4TYRMo6W7P0c1G_Qmd7Qsoulagea sur le soleil qui s’éteignit en crépitant.
  Il eut besoin de déféquer, il s’accroupit et sortit des étrons qu’il projeta loin derrière lui  avec ses pattes arrières. Fafnir dispersa ses étrons sur toute la terre, et leur pestilence empoisonna le sol et l’air.

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTTV0ApEVrktL-pUkzbisYsSDZoXStRKpkHhUc47n23U4EazntMzw

 

Il n’y avait plus un seul être vivant, Fafnir les avait tous mangés.
Il n’y avait plus de lune dans le ciel nocturne, Fafnir l’avait dévorée.
Les ténèbres régnaient, Fafnir avait éteint le soleil en urinant dessus.
Il n’y avait plus d’étoiles au firmament, Fafnir les avait dispersées en remuant la queue.
Il n’y avait plus d’eau dans l’Abîme, Fafnir l’avait engloutie.
La terre était stérile et l’air empoisonné à cause de la pestilence des étrons de Fafnir.

 

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRaTW2YW42w9FNrErLCxEO2ZcUBSjO4W4L0mvAhB_Pvpi5bEvAvOA

 

loup-qui-dort.jpgAlors Fafnir eut sommeil, il tourna plusieurs fois sur lui-même, faisant trembler le sol à des milliers de lieues alentours, au point que les collines et les montagnes s‘effondrèrent, il se coucha et s’endormit.
Il dormit mille ans, puis il grogna. Il dormit encore mille ans puis il agita ses pattes. Il dormit mille ans encore puis il loup-qui-dort-copie-1.jpgpoussa une plainte.
Fafnir dormit mille ans, et mille ans encore, et encore mille ans des milliers de fois, tantôt grognant, tantôt agitant les pattes, tantôt poussant des plaintes dans son sommeil, et durant tous ces millénaires, la vie renaquit sur la terre.
L’air et le sol s’assainirent, des êtres vivants recommencèrent à s’ébattre, l’Abîme se remplit à nouveau et les rivières se  http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRWEr-lE3JsLeFFUs-H6--77Y8v7Vyko-uuyKbzrlrYLyDp2LSLMwremirent à couler et les océans à se remplir. Une nouvelle lune était apparue dans le ciel nocturne, les étoiles avaient repris leurs places dans le firmament et le soleil se ralluma.
http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRCLRNFCUeeqxjCL8jpaekA3gG-FWvCT5bSfdGTBza6FgCaAultPour la première fois depuis très, très longtemps, le jour se leva, la lumière avança, elle atteignit la tête de Fafnir, s’immisça entre ses paupières et le réveilla. Il se redressa et se gratta l’oreille avec sa patte arrière, faisant trembler le sol et la voute céleste, puis il se leva d’un bond et se mit à japper en tirant la langue ; il avait faim.

Partager cet article
Repost0
4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 15:14

césarCésar  détruisit Carthage, puis il attela des bœufs à une charrue dont il remplaça le soc par une épée et, comme un laboureur creuse des sillons dans un champ, il creusa des sillons dans les ruines de la cité.

Ensuite, il mit un grand chapeau de paille sur sa tête, chargea un sac à semences rempli de sel sur son épaule, et avec de larges gestes sema ce sel dans les sillons.

Alors vint la pluie qui fit lever sa sinistre culture, il prit donc sa faux et récolta le blé de la désolation. Il le passa au moulin pour en faire de la farine, il pétrit la farine pour en faire du pain et il distribua ce pain à toutes les nations.

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 21:15

 

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRHRbVt4cuc3zHw0ifcXjxlzhfPhpU0BSRuNNk0nv4wcnhqkSxi

Pierrot était un orphelin, enfant chétif et sensible. Il était gentil, mais tout le monde le trouvait un peu trop rêveur. Colombine était une jeune bergère, fille d’un berger et d’une bergère, qui menaient une vie austère pleine de moralité.
Pierrot et Colombine s’aimaient, mais les parents de Colombine voyaient cet amour d’un mauvais œil. « Ce garçon n’est pas sérieux. » disaient ils à leur fille, ils auraient préféré qu’elle tombe amoureuse d’un fils de fermier, avec qui il y aurait plus d’avenir. Quant à Pierrot, ses tuteurs et ses tutrices lui disaient que Colombine était trop bien pour lui.
Mais ces deux enfants n’écoutaient pas la voix de la raison, ils se retrouvaient en secret le soir, et Pierrot racontait de merveilleuses histoires à Colombine. C’est pour cela qu’elle l'aimait, d’ailleurs, peu lui importait qu’il fut riche ou pas, viril ou non, il la faisait rêver, c’était tout ce qui comptait.

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTorENXH2GDznemdn3BriAOm4quXH3DlFtPMMtv1MSD_eaQ6-jTzA

 

Pierrot racontait souvent des histoires sur la Lune, il en parlait comme s’il y avait été, et Colombine l’écoutait des heures durant, les yeux émerveillés. Les soirs de pleine lune, il lui montrait des endroits de l’astre et lui décrivait ce qui s’y trouvait : « Tu vois cette tâche sombre ? C’est la Mer de la Tranquillité, dedans, il y a des sirènes qui y vivent, et qui chantent à longueur de journée. En haut, il y a des prairies ensoleillées couvertes de fleurs multicolores, que butinent les abeilles, les papillons, et où s’ébattent les cabris et les lapins. À droite, sur le bord de la Mer, il y a une ville peuplée d’hommes et de femmes ailés aux plumes blanches comme celles des cygnes, il se promènent en planant dans le ciel de la Lune, ils vivent tous dans la paix et la sérénité.


http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTrXTeZ2jKIAykD1TZk1BpqoOPTvpXLWHOHPe0h2bYrwSHJD5Zp

 

Sur l’autre rive de la Mer, il y a une forêt enchantée, où vivent des créatures fabuleuses comme des licornes, des griffons, des centaures, des dragons, ainsi que elfes, des farfadets et des fées. Tout en bas, il y a le palais du Roi de la Lune, bâti avec des blocs de diamants. »
Et ainsi de suite des nuits durant, et Colombine ne cessait de l’écouter, ayant foi en chacune de ses paroles, elle admirait son Pierrot qui savait tant de choses.
Un jour, les parents de Colombine décidèrent de lui faire épouser le fils d’un éleveur de la région, qui était riche et influent. Ils estimaient qu’il était plus digne d’elle que ce bon à rien de Pierrot, le mariage allait avoir lieu imminemment, dans les deux ou trois semaines à venir.
Colombine était désespérée, elle aurait voulu mourir. Le soir, elle retrouva Pierrot comme d’habitude et lui annonça la terrible nouvelle en sanglotant.
Pierrot garda son calme, et en la serrant contre lui, il lui dit :
« N’aie pas peur, ma douce Colombine, nous allons nous enfuir tous les deux, et on ne nous retrouvera jamais. »

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS64hkJVMRk74zN8hRlDLftIBDJiIenOpjx9MrhlIvvJMB8p_uX

 

« Où allons nous aller ? » demanda Colombine.
En réponse, Pierrot leva le doigt vers la Lune.
« La Lune ? » S’écria Colombine. « Comment allons nous y aller ? »
« L’Enchanteur Merlin m’emploie comme homme à tout faire, c’est moi qui nettoie son laboratoire et ses instruments. J’ai aussi accès à sa bibliothèque, quand il n’est pas là, il m’arrive de lire les ouvrages interdits, et j’en connais un qui pourra nous être utile. Retrouvons nous ici demain soir. »

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSsKtJyIbkREFsEJ_UOIePV-Ovd1lBMMzs10kpB8Vc8B0VPnugp

« Où allons nous aller ? » demanda Colombine.
En réponse, Pierrot leva le doigt vers la Lune.
« La Lune ? » S’écria Colombine. « Comment allons nous y aller ? »
« L’Enchanteur Merlin m’emploie comme homme à tout faire, c’est moi qui nettoie son laboratoire et ses instruments. J’ai aussi accès à sa bibliothèque, quand il n’est pas là, il m’arrive de lire les ouvrages interdits, et j’en connais un qui pourra nous être utile. Retrouvons nous ici demain soir. »


http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcScdxFXL43rspZ_0E-tMgX7HFyXDveYlYrp-hz5ltCvGfFjF9pDHw

« Verrons nous les hommes et les femmes ailés ? » demanda Colombine.
« Bien sûr que nous les verrons ! » répondit Pierrot en lui prenant la tête entre les mains, « nous rencontrerons aussi le Roi de la Lune, dans son palais bâti avec des blocs de diamants. Et nous visiterons la Lune en chevauchant des licornes. » Ajouta-t-il. Colombine lui sourit et lui dit :
« Vas y ! »
Pierrot traça une figure ésotérique sur le sol, il se plaça au centre avec Colombine en la tenant par la main, et il lut une longue incantation en latin dans le livre. Alors le vent se leva, soufflant doucement au début, puis de plus en plus fort, jusqu’à devenir violent. Il s’enroula autour de Pierrot et Colombine, et ils disparurent tous deux dans un éclair. Puis le vent retomba soudainement, et le calme revint dans la campagne.


http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQS1oxTA89VRS-Y0rfIS08azpUo_UDdU6oh-N6mD0Q3oDSJZE1k

Un instant plus tard, grâce à l’incantation du grimoire de Merlin, Pierrot et Colombine se matérialisèrent sur la Lune. Mais la Lune n’était pas ce paradis dont-ils avaient rêvé pendant tant de nuits, ils ne trouvèrent pas les prairies ensoleillées couvertes de fleurs multicolores ni la forêt peuplée d’animaux fabuleux, ni le lac où s’ébattaient les sirènes, ni la cité fantastique peuplée d’hommes et de femmes ailés, ni le palais du roi bâti avec des blocs de diamant.
À la place, il n’y avait qu’une étendue déserte à perte de vue, pas une seule fleur, pas un seul arbre, seulement une poussière grisâtre et des rochers nus.
Pierrot et Colombine n’eurent pas le temps de s’en rendre compte, car ils moururent instantanément par le manque d’atmosphère, le vide et le froid de l’espace les momifièrent en quelques secondes, déshydratant complètement leur corps, et leurs visages d’enfants si doux n’étaient plus que de hideux masques mortuaires.
Ainsi périrent Pierrot et Colombine, assassinés par une cruelle réalité.

 

 

 
Partager cet article
Repost0

Les Contes De Wolfram

  • : Contes de Wolfram
  • : Contes et récits
  • Contact

Auteur

  • Wolfram
  • Rêveur, conteur, fou à lier
  • Rêveur, conteur, fou à lier

Recherche

Archives

Illustrations

Tags/Catégories

Liens