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21 avril 2019 7 21 /04 /avril /2019 08:48

Un méchant roi avait interdit tous les livres dans son royaume, il avait interdit de les lire et de les écrire. À peine était il arrivé au pouvoir, qu'il avait incendié toutes les bibliothèques et les librairies du pays, ainsi que tous les lieux où l'on trouvait des livres, comme les écoles et les monastères.

 

 

Il ne s'était pas arrêté là, car dans le même temps, il avait brûlé toutes les réserves de papier, incendié les ateliers où l'on en fabriquait et les échoppes où l'on en vendait. Il avait, bien évidemment, fait passer les porte-plumes au feu, et fait fondre toutes les plumes pour en forger des armes.

Il avait envoyé ses troupes saccager les magasins où l'on produisait de l'encre, les fioles de produits nécessaires à sa fabrication avaient été fracassées sur le sol, et des milliers de litres d'encre déversés dans le fleuve dont les eaux devinrent noires jusqu'au soir, c'est pourquoi l'on a appelé ce jour funeste où le Roi avait pris le pouvoir "le jour des eaux sombres", et lui-même, on l'avait surnommé "le Roi du Fleuve Noir".

La plupart des écrivains avaient été massacrés le jour-même, mais quelques uns s'étaient enfuis dans les montagnes alentours. N'ayant plus de papier ni de porte-plumes ni d'encre, ils durent composer leurs textes mentalement et les retenir, jusqu'au jour où ils pourraient écrire à nouveau.

Des années s'étaient passées, la tyrannie du Roi du Fleuve Noir s'appesantissait chaque jour, renforcée par l'ignorance du peuple à qui il avait à jamais interdit la connaissance.

 

 

Une légende disait que le jour funeste des eaux sombres, un vieil écrivain était parti dans la montagne, emmenant avec lui une fiole d'encre magique, ainsi qu'un cahier de papier vierge et un porte plume chaussé d'une plume d'acier neuve, magiques eux aussi, puis qu'il les avait dissimulés dans un creux entre les rochers et qu'il avait fermé avec une pierre plate.

Si cela était vrai, se disait on, on ne retrouvera jamais ces objets, la mousse a du recouvrir la cachette depuis longtemps, le papier a du être mangé par les vers, et la plume a du rouiller et tomber en poussière. Quant à l'encre, elle a du s'évaporer complètement, car nul bouchon n'est suffisamment étanche pour préserver un liquide tout ce temps.

Seulement, comme je le disais, il s'agissait d'objets magiques, il y avait donc une chance que la magie les eut gardés à l'état neuf, et que, même si bien cachés, ils se révèleraient un jour à quelqu'un.

Pendant ce temps, les écrivains cachés avaient accumulé des milliers et des milliers de mots et de phrases, et il leur tardait de les coucher par écrit avant qu'ils ne s'effacent de leur mémoire.

Or, il advint, ce jour où la magie devait révéler ces objets magiques à quelqu'un, et ce fut l'un de ces écrivains, que tout le monde reconnaissait habile à manier la langue et décrire le monde qui l'entourait.

 

 

Cet écrivain, dont l'histoire a oublié le nom, trouva la cachette des objets par hasard, alors qu'il se promenait dans la montagne et se récitait les dernières phrases du texte qu'il avait composé quelques jours auparavant, c'était un essai sur le sens de la vie, il me semble, mais cela n'a que peu d'importance.

Les objets étaient toujours là où les avait placés le vieil écrivain, quelques décennies auparavant, et qui, assurément, devait être mort depuis.

Mais les objets étaient intactes, comme au premier jour, les pages vierges, contenues dans un cahier à la couverture de velours chamarré, étaient d'un vélin des plus raffinés et d'une blancheur quasi-aveuglante.

La fiole d'encre, elle, dont le goulot avait été scellé à la cire, contenait une encre du noir le plus pur et le plus intense.

Le porte-plume était en ivoire finement ouvragé, quant à la plume, elle était d'un acier bleuté et scintillant, comme une arme destinée à infliger de cruelles blessures.

L'écrivain les avait dissimulés sous son manteau et s'était hâté de retourner chez lui, avec la crainte que les vigiles du Roi ne l'arrêtent pour le fouiller.

Une fois en sûreté, il s'installa à sa table de travail, ouvrit le cahier à la première page, trempa la plume dans la fiole d'encre et se mit à écrire.

Rien ne pouvait l'arrêter, il écrivit, écrivit sans répit et ne tarda pas à remplir le cahier, mais il ne cessa d'écrire pour autant, car les mots sortaient du cahier, libérant de nouvelles pages à mesure qu'il écrivait, pour ce qui était de l'encre, elle ne s'épuisait pas, elle sortait de la fiole magique qui restait toujours pleine.

Et les mots et les phrases se répandaient autour de lui à travers toute sa demeure sans qu'il ne s'en rende compte, ils passèrent sous la porte et s'écoulèrent dans la rue en un flot continu qui se divisa en ruisseaux qui pénétraient sous les portes des demeures, et les habitants puisèrent dans ses ruisseaux la connaissance et la mémoire qu'on leur avait confisquées.

Bientôt, le royaume tout entier fut quadrillé de myriades de petits ruisseaux qui traversaient les âmes, et dont la source se situait dans la maison de l'écrivain, toujours assis à sa table, toujours en train d'écrire, totalement inconscient de se qui se passait en ce moment même à l'extérieur, et de ce qu'il avait déclenché. Il baignait dans l'encre jusqu'à la poitrine, mais il ne semblait pas le remarquer, et il continuait imperturbablement à écrire.

Et il écrivit encore des jours et des jours sans même s'arrêter un instant. Pourtant, il finit bien par s'arrêter un jour, il rédigea alors la conclusion de son texte, son très long texte sur le sens de la vie, ou quelque chose de ce genre, il inscrivit les lettres du mot fin au bas de la dernière page puis il referma le cahier.

Alors le fleuve d'encre cessa de couler, les myriades de ruisseaux qui traversaient le royaume se réunirent en un seul cours d'eau, puis la masse d'encre noire écumante se précipita sur le palais du Roi et l'emporta comme elle eût emporté un château de sable.

Ainsi périt le Roi du Fleuve Noir, suffoqué par cette connaissance dont il avait si longtemps privé les autres, et le fleuve d'encre l'emmena loin, très loin vers l'oubli, là d'où il n'aurait jamais du sortir.

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 15:51

« Dites moi que je suis beau, dites moi que je suis grand, disait le roi, dites moi que je suis beau, dites moi que je suis grand, dites moi que je suis glorieux, dites moi que je suis puissant ! »

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSiw4lXTZhP-plfUuzgmBH-atEmrfVnF8AVpf9mcRqtzBecK9Tgvg


« Glorieux et puissant tu es, beau et grand roi ! » Répondait le peuple. Ainsi, chaque jour que Dieu fit, chaque jour la foule se rassemblait sous le balcon.

 

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTbVnVSbk7r7HDOQ0UQeEWz3_xhwP8IjIIPWsXyNO8BupZLDQ_3

 

Tant que le peuple disait au roi qu’il était beau et grand, glorieux et puissant, le roi restait tel. Mais avec le temps, il y eut moins de voix pour lui dire qu’il était beau et grand, glorieux et puissant, et chaque jour il devenait un peu moins beau et grand et un peu moins glorieux et puissant, si bien qu’à la fin il ne subsista plus de lui qu’un nuage de poussière dans le vent.

 

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRdkav2osrx3hKg0D_ehgetbNFumXcfGkX3U8LQxMBp4Y9c-vVa

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 07:30

 

http://img.over-blog.com/499x323/1/50/59/42/Mohamed-el-fassi/le-conteur-de-Halqa---Marrakech.jpgJonas était un conteur réputé dans tout le Moyen-Orient et au-delà ; de l’Egypte à l’Anatolie et de la Palestine à la Perse, on venait parfois de très loin pour écouter ses merveilleuses histoires.
Il trouvait son inspiration dans la vie de tous les jours ; grâce à son imagination, un petit incident se transformait en aventure fabuleuse, chasser une mouche devenait un combat contre un dragon cracheur de feu et une promenade avec son chien tournait à la quête mystique http://2.bp.blogspot.com/-Bq_yITtjUTE/Tj2mF29WRpI/AAAAAAAABa0/XlIbtkjuQHA/s1600/conteurchine.jpgd’un trésor légendaire.
Un jour, il entendit parler d’un conteur vivant en Chine qui connaissait l’histoire la plus extraordinaire de tous les temps. Cela l’intriguait, et bien qu’il détestât raconter des histoires dont il n’était pas l’auteur, il tenait néanmoins à la connaître. Il se disait que, non seulement il pourrait la http://3.bp.blogspot.com/_iNkBNJONFWI/Si_Ve5ZyqoI/AAAAAAAAAP0/56cl5OoOBu8/s400/parassols+chinois.jpgraconter et devenir encore plus célèbre, mais aussi qu’il pourrait inventer d’autres histoires à partir de celle-ci, qui ne manquerait sans doute pas de lui donner de nouvelles idées.
Jonas prit son sac et son bâton, embrassa sa famille, caressa la tête de son chien et partit. Il quitta sa Ninivehttp://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTkL-pRUmlMixx-HqlYK7jstH7Q6kiZ3PiSPxOv7SYLGTR4xt0Dig natale et marcha dans la direction de la Méditerranée. Il prit un bateau à Sidon, une tempête le fit couler et tous les passagers moururent sauf lui, il dut sa survie à un gigantesque poisson qui l’avait avalé.
Le poisson le recracha sur une plage où il fut presque aussitôt capturé par des http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQFlC1f9pVtO9qmluoatl8g9RR_7yr4QARb8g7VShe1qWk7tqw8pirates qui le revendirent comme esclave à un commerçant crétois. Il parvint à se sauver et un aigle géant l’emporta et l’amena comme nourriture à ses petits dans son nid, au sommet d’une montagne d’Anatolie. Jonas parvint à s’échapper du nid et il affronta d’innombrables dangers et vicissitudes durant les années que dura son périple.
 À la fin, il parvint en Chine et en interrogeant les gens, il trouva le conteur qui connaissait l’histoire la plus extraordinaire de tous les temps. C’était un vieil homme qui vivait seul dans une cabane à l’orée d’un bois. Il connaissait http://interparole-catholique-yvelines.cef.fr/jonas/jonasimages/ImageJonas15.gifplusieurs langues, heureusement pour Jonas, l’Araméen aussi.

Jonas lui demanda : « On m’a dit que tu connaissais l’histoire la plus extraordinaire de tous les temps, vieil homme, veux-tu me la raconter ? »
« Volontiers, lui répondit le conteur chinois, mais j’aimerais d’abord que tu me racontes ce qui t’es arrivé depuis ton départ jusqu’à ton arrivée ici. »
Alors Jonas lui raconta comment s’était déroulé son voyage ; le poisson qui  l’avait avalé, les pirates qui l’avaient revendu comme esclave, sa capture par un aigle géant ainsi que toutes les aventures et les mésaventures qui lui étaienthttp://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRidNUMmzH4yfUj0arJFE5cBRf95Ss7NKgzYWD8KNSsUFda8gHg survenues durant son voyage. Une fois qu’il eut terminé, il dit :  « Voila, vieil homme, je t’ai tout raconté, vas-tu me la raconter maintenant, cette fameuse histoire la plus extraordinaire de tous les temps ? »
« Je n’aurai pas besoin de le faire, lui répondit le conteur chinois, tu viens de la raconter toi-même. »

 

 

  Épilogue


Le conteur chinois reprit conscience sur le sol de sa cabane, il avait un œil au beurre noir, le nez tuméfié et une dent cassée ; Jonas lui avait cassé la figure avant de le quitter.

 

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQvNF0vp0rsG1ZNBqnw3lldY1H3VGMDl0CO7MbGBIjtMZFS7XY7Tw

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 21:15

 

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRHRbVt4cuc3zHw0ifcXjxlzhfPhpU0BSRuNNk0nv4wcnhqkSxi

Pierrot était un orphelin, enfant chétif et sensible. Il était gentil, mais tout le monde le trouvait un peu trop rêveur. Colombine était une jeune bergère, fille d’un berger et d’une bergère, qui menaient une vie austère pleine de moralité.
Pierrot et Colombine s’aimaient, mais les parents de Colombine voyaient cet amour d’un mauvais œil. « Ce garçon n’est pas sérieux. » disaient ils à leur fille, ils auraient préféré qu’elle tombe amoureuse d’un fils de fermier, avec qui il y aurait plus d’avenir. Quant à Pierrot, ses tuteurs et ses tutrices lui disaient que Colombine était trop bien pour lui.
Mais ces deux enfants n’écoutaient pas la voix de la raison, ils se retrouvaient en secret le soir, et Pierrot racontait de merveilleuses histoires à Colombine. C’est pour cela qu’elle l'aimait, d’ailleurs, peu lui importait qu’il fut riche ou pas, viril ou non, il la faisait rêver, c’était tout ce qui comptait.

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTorENXH2GDznemdn3BriAOm4quXH3DlFtPMMtv1MSD_eaQ6-jTzA

 

Pierrot racontait souvent des histoires sur la Lune, il en parlait comme s’il y avait été, et Colombine l’écoutait des heures durant, les yeux émerveillés. Les soirs de pleine lune, il lui montrait des endroits de l’astre et lui décrivait ce qui s’y trouvait : « Tu vois cette tâche sombre ? C’est la Mer de la Tranquillité, dedans, il y a des sirènes qui y vivent, et qui chantent à longueur de journée. En haut, il y a des prairies ensoleillées couvertes de fleurs multicolores, que butinent les abeilles, les papillons, et où s’ébattent les cabris et les lapins. À droite, sur le bord de la Mer, il y a une ville peuplée d’hommes et de femmes ailés aux plumes blanches comme celles des cygnes, il se promènent en planant dans le ciel de la Lune, ils vivent tous dans la paix et la sérénité.


http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTrXTeZ2jKIAykD1TZk1BpqoOPTvpXLWHOHPe0h2bYrwSHJD5Zp

 

Sur l’autre rive de la Mer, il y a une forêt enchantée, où vivent des créatures fabuleuses comme des licornes, des griffons, des centaures, des dragons, ainsi que elfes, des farfadets et des fées. Tout en bas, il y a le palais du Roi de la Lune, bâti avec des blocs de diamants. »
Et ainsi de suite des nuits durant, et Colombine ne cessait de l’écouter, ayant foi en chacune de ses paroles, elle admirait son Pierrot qui savait tant de choses.
Un jour, les parents de Colombine décidèrent de lui faire épouser le fils d’un éleveur de la région, qui était riche et influent. Ils estimaient qu’il était plus digne d’elle que ce bon à rien de Pierrot, le mariage allait avoir lieu imminemment, dans les deux ou trois semaines à venir.
Colombine était désespérée, elle aurait voulu mourir. Le soir, elle retrouva Pierrot comme d’habitude et lui annonça la terrible nouvelle en sanglotant.
Pierrot garda son calme, et en la serrant contre lui, il lui dit :
« N’aie pas peur, ma douce Colombine, nous allons nous enfuir tous les deux, et on ne nous retrouvera jamais. »

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS64hkJVMRk74zN8hRlDLftIBDJiIenOpjx9MrhlIvvJMB8p_uX

 

« Où allons nous aller ? » demanda Colombine.
En réponse, Pierrot leva le doigt vers la Lune.
« La Lune ? » S’écria Colombine. « Comment allons nous y aller ? »
« L’Enchanteur Merlin m’emploie comme homme à tout faire, c’est moi qui nettoie son laboratoire et ses instruments. J’ai aussi accès à sa bibliothèque, quand il n’est pas là, il m’arrive de lire les ouvrages interdits, et j’en connais un qui pourra nous être utile. Retrouvons nous ici demain soir. »

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« Où allons nous aller ? » demanda Colombine.
En réponse, Pierrot leva le doigt vers la Lune.
« La Lune ? » S’écria Colombine. « Comment allons nous y aller ? »
« L’Enchanteur Merlin m’emploie comme homme à tout faire, c’est moi qui nettoie son laboratoire et ses instruments. J’ai aussi accès à sa bibliothèque, quand il n’est pas là, il m’arrive de lire les ouvrages interdits, et j’en connais un qui pourra nous être utile. Retrouvons nous ici demain soir. »


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« Verrons nous les hommes et les femmes ailés ? » demanda Colombine.
« Bien sûr que nous les verrons ! » répondit Pierrot en lui prenant la tête entre les mains, « nous rencontrerons aussi le Roi de la Lune, dans son palais bâti avec des blocs de diamants. Et nous visiterons la Lune en chevauchant des licornes. » Ajouta-t-il. Colombine lui sourit et lui dit :
« Vas y ! »
Pierrot traça une figure ésotérique sur le sol, il se plaça au centre avec Colombine en la tenant par la main, et il lut une longue incantation en latin dans le livre. Alors le vent se leva, soufflant doucement au début, puis de plus en plus fort, jusqu’à devenir violent. Il s’enroula autour de Pierrot et Colombine, et ils disparurent tous deux dans un éclair. Puis le vent retomba soudainement, et le calme revint dans la campagne.


http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQS1oxTA89VRS-Y0rfIS08azpUo_UDdU6oh-N6mD0Q3oDSJZE1k

Un instant plus tard, grâce à l’incantation du grimoire de Merlin, Pierrot et Colombine se matérialisèrent sur la Lune. Mais la Lune n’était pas ce paradis dont-ils avaient rêvé pendant tant de nuits, ils ne trouvèrent pas les prairies ensoleillées couvertes de fleurs multicolores ni la forêt peuplée d’animaux fabuleux, ni le lac où s’ébattaient les sirènes, ni la cité fantastique peuplée d’hommes et de femmes ailés, ni le palais du roi bâti avec des blocs de diamant.
À la place, il n’y avait qu’une étendue déserte à perte de vue, pas une seule fleur, pas un seul arbre, seulement une poussière grisâtre et des rochers nus.
Pierrot et Colombine n’eurent pas le temps de s’en rendre compte, car ils moururent instantanément par le manque d’atmosphère, le vide et le froid de l’espace les momifièrent en quelques secondes, déshydratant complètement leur corps, et leurs visages d’enfants si doux n’étaient plus que de hideux masques mortuaires.
Ainsi périrent Pierrot et Colombine, assassinés par une cruelle réalité.

 

 

 
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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 13:29

http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTLlavMAp5FfXu_s1A_ul2WGdu-PeT3qQV9c3qli6IHJDIVosXZYQDans les montagnes d’Écosse, il y a très, très longtemps, il y avait un lion qui semait la terreur. Pourtant, il n’y a pas de lions en Écosse, on n’en trouve qu’en Afrique. Cela est vrai aujourd’hui, mais en ce temps là, plutôt le temps qui précédait celui là, l’Europe grouillait de fauves de toutes sortes, des lions, mais aussi des tigres, des loups, des ours etc.
À l’époque où se situe notre histoire, les hommes avaient déjà exterminé de nombreux animaux que la nature avait créés ; les éléphants géants, les http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQFvNLP72mr_HEm3z8q1SN_bbX3hnyLD4YrwJrL6-dcdzCBEjGUmammouths, n’étaient plus qu’un souvenir, seuls les plus âgés des chasseurs se souvenaient en avoir vu, il n’en restait plus que des squelettes blanchis et des représentations maladroites au charbon sur la roche.
En ce temps là, les fauves qui avaient survécu à l’extermination étaient principalement les loups et les ours, tandis que les grands félins comme les lions ou les tigres avaient connu le sort des mammouths. Cependant, il en subsistait quelques uns çà et là, mais ces rares rescapés étaient traqués et rapidement éliminés.
http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTpvFGPuENqMjqdjwI3eFQA-P8R5K1ux_aT8hWUYepZ0DvqoAioDans un petit village écossais, (qui ne figure sur aucune carte, car il n’existe plus), la population vivait dans la crainte, car il y avait encore un lion dans les montagnes environnantes. Apparemment, c’était le dernier de son espèce.
Il faisait pourtant de nombreux dégâts, il s’attaquait aux troupeaux ainsi qu’aux bergers, il errait dans les campagnes, et s’il rencontrait un malheureux promeneur, il se jetait sur lui, prenait sa figure dans ses mâchoires, et attendait patiemment qu’il meurt étouffé. C’est-ce baiser-de-la-mort.jpgqu’on appelle le « baiser de la mort ». Ensuite, il trainait sa victime sous un rocher pour la dévorer tout à son aise, parfois, il la mangeait sur place.
En plus de çà, il rôdait  la nuit aux alentours des villages, comme celui dont il est question dans ce récit. Il se déplaçait silencieusement dans l’ombre, et malheur au malchanceux qui croisait sa route. Comme sa façon de tuer était silencieuse, la victime ne pouvait pas donner l’alarme en criant, et l’on ne découvrait le corps (ou ce qu’il en restait) que le lendemain.
À cause de cette menace, les habitants étaient obligés de se déplacer en groupes armés, quelle que fut l’activité ; aux champs, dans les fermes ou les ateliers. Quant au village, il était entouré http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTpqXxuBtVpt3pbA31tlKZzlW2C0_d_6yUnopXnbNil2PC0p667Bwd’une haute palissade de pieux pointus, et l’entrée était gardée par des guerriers. Cela durait depuis des années, on s’attendait à ce que çà cesse un jour ou l’autre, quand le lion mourrait de vieillesse, mais çà tardait à arriver, au point qu’on finit par le croire immortel.
Tous les chasseurs des environs s’étaient réunis dans ce village écossais dont je parlais au début de l’histoire, j’en ai oublié le nom, mais cela n’a aucun importance. Ils tentèrent de dresser un plan pour traquer ce terrible animal, et en finir une bonne fois pour toutes. Sur une carte de la région, à partir des témoignages, il localisèrent les endroits où on le voyait le plus souvent.
Ils se déployèrent tout autour de la zone, située principalement dans les montagnes, et ils resserrèrent progressivement leur étaux humain. Finalement, ils se retrouvèrent au centre de leur cercle, bredouilles, nulle trace du fauve.
Quand ils revinrent au village, ils entendirent des hurlements de femmes etlion.jpg d’enfants en pleurs. Pendant leur absence, le lion avait pénétré dans le village en s’attaquant aux gardes armés de l’entrée, il les avait presque tous tués à coups de griffes et de crocs. Ensuite, il était entré dans le village, et s'était livré à un véritable carnage, les victimes couvertes de sang jonchaient le sol.
Un survivant raconta que jamais il n’avait vu un fauve aussi grand et aussi monstrueux, d’après sa description, son encolure dépassait la hauteur d’un homme, sa crinière et son pelage étaient laineux, parsemés de touffes de poils agglutinés qui rappelaient des tresses, d’une couleur verdâtre qui tirait sur le kaki. Ses griffes et ses crocs étaient longs comme des dagues, et sa force était comparable à celle d’un éléphant.
http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcR84k0kZrper40RPX-0bwlPh8yMQ2p0NRqoosESPDvuxBYoqtDonwAprès avoir fini sa description, il mourut en évoquant cette créature de cauchemar, son visage figé dans une expression d’indicible horreur.
La situation était grave, il s’agissait manifestement d’un lion surnaturel, et l’on ne pouvait le vaincre que par des moyens surnaturels.
Le chef du village réunit les chefs des autres villages de la région pour réfléchir à un moyen de venir à bout de cette créature. Quelqu’un suggéra de contacter Tubal-Caïn, mais il habitait très loin, et l’on ne savait même pas s’il était encore en vie.
Quelqu’un d’autre proposa de s’adresser aux Troglodytes, les montagnes http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTIcplLhguHEHFUtcIalIjlNuVh1aiEA91iuZUXP8amGj8ZRfJJnwd’Écosse leur appartenaient tout autant que celles de n’importe quel autre pays. En effet, rappelons nous qu’au début des temps, les Troglodytes, qui étaient et sont toujours d’habiles forgerons, vivaient dans des cavernes creusées dans les parois de l’Abîme.
Le Dieu El leur avait demandé de forger son Saint Nom, grâce auquel il put créer le monde. En contrepartie, il leur offrit les montagnes de pour y extraire les minerais nécessaires à leur travail.
On envoya un groupe de chasseurs dans les cavernes des montagnes, à la recherche des Troglodytes. Ils avaient emmené tout l’or qu’ils avaient pu réunir, car les Troglodytes raffolent de ce métal. Au bout de plusieurs jours de recherche, ils finirent par en trouver un.
Sur le moment, ils eurent peur, car l’aspect de ces créatures peut être quelque peu effrayant, si l’on n’est pas prévenu. Ils ressemblent à d’affreux démons à l’air menaçant, alors qu’ils sont totalement pacifiques. Ce qui ne les empêche pas de forger des armes redoutables. Ce fut ce qu’ils demandèrent à ce Troglodyte.
http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS0yP2eeup4B9V4xMdJhQdYYToOzvDnrMJQ0D6SLAVZCq3_chNcIl se trouvait justement que c’était le chef des Troglodytes de la région. Après avoir examiné et soupesé l’or que les chasseurs avaient apporté, avec l’assurance qu’il y en avait cinq ou six fois plus encore à sa disposition, il accepta de les aider.
Il emmena tout l’or qu’il put porter, et il ne se manifesta plus. Pensant que le chef des Troglodytes les avait bernés, ils firent leur deuil de l’or qu’ils avaient perdu. Mais au bout d’une semaine, le chef des Troglodytes réapparut, les chasseurs s’attroupèrent autour de lui, curieux et anxieux de savoir ce qu’il leur avait apporté.
Le chef des Troglodytes plongea ses doigts dans sa ceinture et en sortit unhttp://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQQ9YiAf3HbgbhnYAJnzj7opEkyqmxjenbLfbUogaqCsL1sdu3WkQ vieux clou rouillé et tordu, qu’il donna au chef des chasseurs. Celui-ci, en voyant l’objet, explosa de rage, il jeta le clou à terre en vociférant des insultes à l’encontre du chef des Troglodytes et de ses semblables, les accusant de s’être moqués d’eux et menaçant de les exterminer tous jusqu’au dernier. Les autres chasseurs poussèrent des cris d’approbation, tandis que le chef des Troglodytes restait impassible, il tourna calmement les talons et s’éloigna lentement, sans qu’aucun ne fasse un geste pour le retenir.
Les chasseurs retournèrent chez eux, dépités, et à leur arrière, un jeune homme qui les accompagnait ramassa le clou et le mit dans sa poche.

En rentrant chez lui (il vivait seul avec sa mère qui était veuve), il sortit le clou de sa poche et l’examina à la lueur d’une chandelle. Apparemment, il ne s’agissait que d’un vulgaire clou rouillé et tordu, qui faisait la largeur de http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRythtbhzipC5B2eeeOMcSUmY2t5aflIvlteFJwkEWYmk0B9V9tTm1Qdacson pouce, de ceux qu’utilisent les menuisiers et le cordonniers.
Toute la nuit, le jeune chasseur réfléchit ; si le chef des Troglodytes leur avait donné ce clou, ce n’était pas forcément pour se moquer d’eux, comme l’on aurait eu tendance à le croire. Au contraire, il y avait peut être une raison.
Tout le monde s’était attendu à ce que les Troglodytes leur fabriquent une lance, une hache, un arc, ou encore une arme extraordinaire dépassant l’imagination. Au lieu de cela, ils leur avaient donné un morceau de ferraille sans utilité, ou peut être pas…
Sur le matin, le jeune chasseur comprit. Il passa chez le boucher et lui demanda de lui céder un morceau de viande d’une dizaine de livres. Le http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSTcws1ZitcM1aeAa6u7FjDLU3qZwMZJVCaEz60RvwDC5YAwpP_dgboucher voulait être payé, mais le garçon n’avait pas d’argent, alors il laissa son arc et son carquois en gage, sachant qu’ils ne lui serraient d’aucune utilité dans la réalisation de son plan.
Il consulta la carte, mit le morceau de viande dans un sac, et il se rendit à l’endroit où le lion avait été vu le plus souvent. Là, il sortit le morceau de viande du sac et le clou rouillé de sa poche. Il déplia son canif, fit un trou dans le morceau de viande, à peu près jusqu’en son centre, et en s’aidant de la lame, il y introduisit le clou. Ensuite, il déposa le morceau de viande au pied d’un rocher et retourna chez lui.
http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT-u5TXYC0TNx4ps3KAqvA6iu2oxbZBLfckutshqGNFhiYYQZWvIl revint sur les lieux le lendemain avec son chien, le morceau de viande avait disparu. Grâce au chien, il put suivre la piste du lion, et au bout de quelques heures de marche, il trouva son cadavre sur le chemin ; le lion avait dévoré la viande avec le clou dissimulé dedans, et le clou lui avait déchiré l’estomac, provoquant une hémorragie qui n’avait tardé à le tuer.
Le pauvre animal avait du souffrir le martyr, mais le jeune chasseur n’entrait pas dans ce genre de considération, au contraire, il était fou de joie. Il retourna en courant au village pour annoncer la nouvelle, mais personne ne voulut le croire. Il n’était encore qu’un enfant, à peine en âge de piéger un renard, quant à tuer un lion des montagnes…
Mais le garçon insista tellement que les autres chasseurs acceptèrent de lehttp://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSco2NIvCzd4qC6fmu-POmegJn0lewqFRQj9uYERlo4BoBoOePe suivre, le prévenant de la raclée qui l’attendait s’il avait menti. Or, tout le monde qu’il avait dit la vérité, en voyant l’immense dépouille du lion étendue en travers du chemin.
Le garçon raconta comment il s’y était pris avec le clou des Troglodytes et le morceau de viande, alors les chasseurs éclatèrent de joie à leur tour, et ils le ramenèrent au village sur un bouclier, comme on le fait pour un chef de clan.
Ils ramenèrent aussi la dépouille du lion sur brancard trainé par deux chevaux, il était tellement lourd qu’il était impossible de le hisser sur une selle, et un seul cheval n’aurait pas suffi à le porter..
http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSUuwTsbq2evTPTWbqyXTpOzgMQDQVfG4z3GEWy5ZkBYSS466VZCQToute la nuit, on fit la fête au village, et les habitants des villages alentours s’étaient joints aux réjouissances. Un barde composa, ce soir là, une épopée que l’on entendit des siècles durant sur un air de cornemuse. Elle racontait l’histoire du jeune chasseur qui avait tué le dernier lion d’Écosse, malheureusement, on en a perdu la trace. Mais ce que l’on sait, c’est qu’elle ne disait pas un mot des Troglodytes, à qui pourtant, les chasseurs devaient un grand service. Mais les Troglodytes sont habitués à l’ingratitude.

 

 

 

 

 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:38

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSkNu709qTAtKkVzZSQB-fy-wrK6RfXXUfsXiTVu0FqY7X05jtYXwIl fallait un Nom au Dieu El pour pouvoir créer le monde, mais il n’en avait pas. Il n’avait qu’un nom secondaire : El, mais il n’était pas assez puissant pour réaliser une telle besogne. Il fallait un Nom fort et inflexible, un Nom que l’on craindrait et respecterait. Il n’y avait que les Troglodytes de l’Abîme pour fabriquer un tel Nom.
Les Troglodytes avaient déjà fabriqué un Nom à Tamiat, la Déesse de l’Abîme, un Nom redoutable et interdit, qu’elle gardait toujours auprès de son trône. Si elle l’avait eu avec elle quand elle affronta El, au début des temps, peut être aurait elle réussi à le chasser, et le Dieu El aurait créé le monde ailleurs, ou ne l’aurait pas créé du tout, qui sait ? (Cf : El et Tamiat )
À cette époque, Tamiat et El ne s’aimaient déjà guère, du moins vivaient ils en paix, chacun de son côté. Mais un jour, El se rendit dans l’Abîme sans que Tamiat le sache, et il rencontra les Troglodytes en secret.
Les Troglodytes sont des Élémentaux dont l’origine remonte bien avant lahttp://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTIcplLhguHEHFUtcIalIjlNuVh1aiEA91iuZUXP8amGj8ZRfJJnw Création, et avant celle qui l‘a précédée, et celle d’avant encore. En effet, il y a eu plusieurs Créations, mais il y a peu de monde qui le sait. Pour en revenir aux Troglodytes : ils sont une variété de Trolls, à l’époque, ils creusaient des galeries dans les parois de l’Abîme et y vivaient. Ils sont experts en toutes sortes de métaux et en travaux de forge. Bien avant la naissance de Tubal-Caïn, il forgeaient des armes d’une puissance extraordinaire, on comprend pourquoi Tamiat et El s’adressèrent à eux.
El demanda aux Troglodytes de lui forger un Nom plus puissant que celui de Tamiat. Il leur offrit beaucoup d’or, dont-ils raffolaient, et leur promit de leur donner les montagnes de la terre (une fois qu’il l’aurait créée, bien sûr) pour en extraire les richesses minérales.
Bien entendu, il était convenu de ne pas dire un mot de tout cela à Tamiat, mais un Troglodyte, qui était secrètement amoureux d’elle, lui raconta toute http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTyXwFxuCIeI4Q8icwHQxoQqVqWMLp5kIInWS3akIF0VCp-sgbVFgl’affaire. Brûlante de colère, elle descendit chez les Troglodytes, se rendit à la forge où l’on coulait le Nom Divin, et regarda le métal en fusion dans le creuset. Elle s’apprêtait à donner un coup de pied dedans pour le renverser, quand elle se ravisa.
Elle s’arracha simplement un cheveu et le jeta dans le creuset, où bouillonnait l’alliage de métaux, puis elle dit aux Troglodytes : « Finissez votre besogne, si cela fait plaisir à El de posséder un tel Nom, qu’il en soit ainsi. » Sur ces mots, elle partit tranquillement, comme si, en fin de compte, l’affaire ne la contrariait pas.
À cause du  cheveu que Tamiat avait jeté dans le creuset, il y avait une paille http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRCM4sNC6HSnCtRsMmnD4cDWg498L3clA-nQ-WqN1G9P26MkZ23quasi-indétectable dans le métal du Nom. Sans que le Dieu El le sache, le Saint Nom était vulnérable, et sa faiblesse menaçait constamment de causer sa perte. Le Dieu El se croyait invincible grâce à ce Nom, mais à cause d’un simple cheveu, ce Nom risquait de le lâcher à tout moment.

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 20:41

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcR9r8T3l34CGc9xjRY7blx_9MVh1B-KdWBsWSnf3lo9eDXJB6HfAu début des temps, des démons profitaient de la nuit pour descendre sur la terre et tourmenter ses habitants. Alors le Dieu El créa un immense scorpion noir, dont le dard était blanc et lumineux, c’est le Premier Quartier de la Lune du début de chaque mois.
Avec son dard lumineux, le Scorpion chassait les démons qui s’approchaient de la terre, mais ce n’était pas suffisant, car une bonne partie parvenait à passer. Alors lehttp://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRG8-kUHt-v7P4dddgqC6T7zL0KEF-sXr1wxmmDQ-S-LMLU-ajf Dieu El créa un deuxième Scorpion au dard lumineux semblable au Premier. C’est le Deuxième Quartier de la Lune à la fin de chaque mois.
En se rencontrant, au lieu de s’entre-aider, ils s’affrontèrent. Ils tentèrent de se piquer mutuellement, mais leurs dards s’emmêlèrent, c’est la Pleine Lune du milieu de chaque mois.
Puis le Scorpion du Premier Quartier fut vaincu et partit. Ne restait que le http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQOzteSybNzOB9UrVgFMAhbB55e3lqEVsvfTYgldVGu0gGrLE1VScorpion du Second Quartier, qui finit par s’en aller aussi. Alors le ciel resta sans lune durant quelques nuits, car les Scorpions étaient fatigués de s’être battus et se reposaient. Puis le Scorpion du Premier Quartier revint, et tout recommença.
C’est pourquoi, les démons profitent des nuits de Pleine Lune et des nuits sans Lune pour descendre sur terre. C’est pour cela, d’ailleurs, que Loups-Garous et Vampires se manifestent ces nuits là.

 

 

Voir :

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 21:06

ascension37Quand le Dieu El se fut retrouvé piégé aux limites de l’univers, après que le Premier-Né lui eut volé son Nom, il chercha un moyen de revenir sur terre. En perdant son Nom Ineffable, le Dieu El avait perdu une grande partie de ses pouvoirs, notamment celui de se déplacer à la vitesse de la pensée.
S’il avait voulu revenir, cela lui aurait pris des millions et millions d’années. Il lui fallait trouver un moyen plus rapide, même si le temps ne comptait pas pour lui, car il était toujours immortel.
Il s’installa sur une planète, à proximité de l’endroit où il se trouvait, il y dressa un autel et invoqua Métatron. Il y avait quelques siècles de cela, El s’était fait un ami parmi les hommes, il s’appelait Enoch. À la fin de sa vie, au lieu d’aller au paradis ou en enfer comme les autres hommes, Enoch se retrouva au Ciel, en présence du Dieu El dans son palais. El l’introduisit dans sa cour, il l’appela Métatron et en fit un ange.
Pas n’importe quel ange, un ange supérieur aux autres en puissance et en ascension47-copie-1.jpgrenommée. Il lui attribua même des pouvoirs égaux aux siens, et l’établit comme son intendant pendant ses absences. Tant que le Nom Ineffable appartenait toujours à El, Métatron avait pleine autorité sur la Création, mais maintenant que le Premier-Né l’avait en sa possession, ses possibilités étaient limitées.
Cependant, il avait toujours les pouvoirs que le Dieu El lui avait accordés, celui de se déplacer à la vitesse de la pensée entre autres. Quand il perçut la prière du Dieu El à son intention, il se rendit immédiatement à l’endroit d’où elle venait, au fin fond du cosmos.
Métatron se retrouva devant son ancien maître et ami, et en le revoyant, il fondit en larmes et le prit dans ses bras : « Seigneur ! S’exclama-t-il, j’étais si inquiet ! »
« Enoch… Métatron, répondit El, mon vieil ami, pourquoi ai-je perdu mes pouvoirs, quelqu’un s’est il emparé de mon Saint Nom ? »
premier-ne.jpg« C’est le cas, dit Métatron, c’est votre Premier Fils qui s’en est emparé. »
« Quel Premier Fils ? » Demanda El en sursautant.
« Celui que vous avez eu avec Tamiat au début des temps. »
« J’ai donc eu un fils avec cette trainée, dit El pour lui-même, et je ne le savais pas. » Il se remémora brièvement cet épisode de son existence, où il avait chassé Tamiat au fond de l’Abîme, dont elle était la Déesse, et l’avait emprisonnée à jamais en comblant l’entrée de terre et de cailloux pour créer le monde. Il se rappelait l’avoir violée, mais il ne s’imaginait pas qu’elle eut pu en tomber enceinte.
Métatron lui raconta tout ce qui s’était passé et avait mené à son isolement aux limites de l’univers (voir : La venue du Premier-Né). Alors El décida de réagir.
En un instant, Métatron le ramena sur la terre, et là, le Dieu El dressa son plan pour récupérer son Nom et son pouvoir sur la Création.
Sur ses indications, Métatron dégagea l’entrée d’une caverne obstruée parhttp://perlbal.hi-pi.com/blog-images/18239/gd/1196688924/Stinger-Scorpion-geant.jpg des rochers, et deux créatures effrayantes en sortirent. C’étaient deux scorpions gigantesques. El expliqua à Métatron : « Voici le Scorpion du Premier Quartier et celui du Second Quartier de la Lune. La nuit, l’Ange assigné à la Nuit les relâche. Il relâche d’abord le Scorpion du Premier Quartier, dans le ciel, c’est son dard en forme de croissant que l’on voit au début de chaque mois. Quelques jours plus tard, l’Ange assigné à la Nuit lâche le deuxième Scorpion, celui du Second Quartier de la Lune. Il se précipite sur le premier Scorpion et ils se combattent. Pendant plusieurs nuits, leurs dards s’emmêlent et çà donne la pleine lune. Puis le Scorpion du Premier Quartier est vaincu et s’en va. Ne reste que le Scorpion du Second Quartier, qui finit par s’en aller aussi. Alors le Scorpion du Premier Quartier revient, et tout recommence.
Il n’y avait jusque là, que moi et l’Ange Assigné à la Nuit qui connaissions l’endroit où j’ai caché les Scorpions au début des temps. Je les gardais en réserve pour un jour comme celui-ci. Va, prends les Scorpions avec toi, celui mercure.jpgdu Premier Quartier, emmène le sur Mercure, et fais lui tremper son dard dans le lac de poison qui s’y trouve. Le poison du lac de Mercure paralyse complètement. Puis emmène le Scorpion du Second Quartier sur Vénus, et fais lui tremper son dard dans le lac de poison qui s’y trouve. Le poison du lac de Vénus rend sourd et aveugle. Ensuite, ramène les moi. »
Métatron fit ainsi que lui avait dit le Dieu El, il emmena le Scorpion du Premier Quartiersur Mercure, et il lui tremper son dard dans le lac de poison qui paralyse. Puis il emmena le Scorpion du Second Quartier sur Vénus, et lui fit tremper son dard dans le lac de poison qui rend sourd et aveugle. Ensuite, il les ramena tous deux auprès du Dieu El.
El leva la main et prononça une invocation plus ancienne que le temps, alors la taille des Scorpions diminua jusqu’à atteindre celle de scorpions ordinaires. Il leur dit : « Allez, mes Scorpions de la Lune, allez dans le lit du premier-Né, glissez vous sous ses draps et piquez le. »
Les deux Scorpions de la Lune s’envolèrent discrètement jusqu’aux Cieux, http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcR1JZDWV0EKQtCvqUo89NW2ZTlBCfk6l27J5Q2WAYyebJvu3G31jusqu’au Palais Divin, et nul ne les remarqua quand ils franchirent l’entrée ni quand ils rentrèrent dans la chambre à coucher du Premier-Né.
Le soir, quand le Premier-Né se mit au lit, il sentit deux douleurs violentes le frapper, une à chaque cuisse. Dès lors, il fut incapable de bouger la moindre partie de son corps, et il était devenu complètement sourd et aveugle. Mais il pouvait crier, et c’est-ce qu’il fit.
Le cri du Premier-Né provoqua de violents cataclysmes sur la terre, le sol trembla de toutes parts, les immeubles et les montagnes s’effondrèrent, des lames de fond balayèrent les côtes, des volcans depuis longtemps éteints se feumirent à cracher le feu, le soufre et la mort.
Des Anges-Médecins s’affairaient autour du Premier-Né, et convenant d’un langage rudimentaire avec lui sur la base du toucher, du « oui » et du « non », ils parvinrent à communiquer avec lui. Ils réussirent à le faire cesser de crier, alors les cataclysmes sur la terre se calmèrent.
Les Anges-Médecins étaient impuissants à guérir le Premier-Né, ils cherchaient un remède en mélangeant des produits, quand se présenta un inconnu se prétendant médecin, il se disait capable de guérir leur maître.
Il s’agissait en fait du Dieu El déguisé. Il s’approcha du chevet du Premier-Né, et il lui fit avaler le contenu d’un petit flacon qu’il avait sorti de sa poche. Aussitôt, le Premier-Né recouvra l’ouïe et la vue. Il tourna les yeux vers El et lui demanda : « Qui es tu ? »
« Je suis le Dieu El, ton père, celui à qui tu as volé son Nom et son pouvoir. Je suis venu les récupérer. »
« Et si je refuse ? » Demanda le Premier-Né.
El sortit une petite boite de sa poche, qui contenait un scorpion. « C’est-ce scorpion qui t’a fait perdre la vue et l’ouïe, il avait trempé son dard dans le http://owl-spip.ch/spip.php?action=acceder_document&arg=8072&cle=250fd41fe067f94da90f790e5777a9da800dcb6b&file=jpg%2Fmars.jpglac de poison de Vénus. » Puis, sortant un autre flacon de sa poche : « Je t’ai guéri de ces maux en te faisant avaler de l’eau du lac de Mars, qui guérit les effets du poison de Vénus. J’ai ici de l’eau du lac de Jupiter, qui guérit les effets du poison de Mercure, je te le donnerai si tu acceptes de me rendre ce qui m’appartient. Si tu refuses, je dis au scorpion de te piquer à nouveau, et de te rendre à l’état où tu étais avant mon arrivée. »
Le Premier-Né réfléchit, finalement, il répondit : « Bon, donne moi l’autre contrepoison. »
El sourit : « Tu as tout intérêt à ne pas me jouer de mauvais tour. Le deuxième scorpion se trouve dans l’autre poche. Si tu fais du vilain, je leur rends à tous deux leur taille normale. »
« Je te jure que je te rendrai ton Nom et tes pouvoirs. » Répondit le Premier-Né.
El acquiesça, puis il déboucha le flacon et lui en versa le contenu entre les lèvres. Aussitôt, le Premier-Né retrouva sa liberté de mouvement. Il sauta au bas de son lit, mais El lui agrippa le bras : « Ne perdons pas de temps, allons chercher ce qui m’appartient. »
ascension61.jpgLe Premier-Né soupira, et il emmena El dans les souterrains. Il fit signe aux Anges-Meurtriers de rester tranquilles, puis il ouvrit le coffre, prit le Saint Nom qui s’y trouvait et le tendit à El.
De ses deux mains, El prit délicatement le Nom Ineffable entre ses doigts, et il dit : « Enfin tu me reviens ! »

Voila. Ainsi se termine l’histoire. Pour la deuxième fois, la Création avait changé de main, et comme pour la première, personne n’en a rien su. Qu’est devenu le Premier-Né une fois que Dieu a récupéré ses pouvoirs ? El ne le châtia pas, comme on aurait pu s’y attendre, il se sentait un peu responsable de ce qui était arrivé. Au contraire, il invita son fils Premier-Né et sa mère, Tamiat, à résider en son Palais.
Tamiat refusa, elle nourrissait trop d’amertume contre le Dieu El. Elle préféra retourner dans l’Abîme.
Quant au Premier-Né, il resta, et le Dieu El lui fit forger un Nom par les Troglodytes, qui avaient déjà forgé le sien, presque aussi puissant, mais  aussi dangereux à prononcer qu’à entendre.voie-lactee.jpg
Il lui donna un deuxième nom, plus innofensif (tout comme son deuxième  nom à lui était El), il l’appela Yeledel, qui signifie « Enfant du Dieu El ». C’était un nom que tout le monde pouvait prononcer et entendre sans danger.
Et El offrit à Yeledel tout un quadrant de la Voie Lactée pour domaine, et Yeledel régna sur les créatures qui y vivaient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 12:47

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQJX_OCUZOg3XFky_FrRO4NtyUMzTPZpVEsJ0RwU24Gk_WatRecq9GKdzH3Il devait venir un jour, et il est venu. Ce jour là fur un jour de malheur. Il devait venir un jour, le Premier-Né, celui que le Dieu El avait oublié dans l’Abîme. Celui qui n’avait connu que les ténèbres allait devenir un prince de lumière.
Le Premier-Né, le Premier Fils illégitime du Dieu El, le plus vieux bâtard de tous les temps. Il n’avait pas de nom, sa mère n’avait pas voulu lui en donner, car il devait en gagner un à la force de son bras, il devait arracher le nom du Dieu El pour se l’approprier, le grand et redoutable Nom.
En effet, le Dieu El avait un Nom Ineffable que nul n’avait le droit de prononcer sans son autorisation. Ce Nom était si précieux que Dieu l’avait caché dans un coffre, au sous-sol de son palais dans les cieux, et l’entrée en était gardée en permanence par deux Chérubins Meurtriers armés et cuirassés de bronze. C’étaient des anges que Dieu avait conçu sans pitié ni compassion, il les avait créés pour tuer, et ils ne vivaient que pour çà. Il aurait fallu être suicidaire pour s’aventurer à voler le Nom de Dieu, on avait à peine le temps de faire un pas vers lui que l’on était tranché en deux.ange-meurtrier.jpg
Si le Dieu El faisait garder son Nom par des anges si terribles, c’est que son Nom était plus terrible encore. Utilisé à mauvais escient, on peut détruire l’univers rien qu’en le murmurant. Il faut être particulièrement pur et intègre pour en articuler les syllabes sans danger, mais il ne faut pas le faire devant n’importe qui ; autant il est dangereux à prononcer, tout autant il l’est à entendre. Les auditeurs doivent être, eux aussi, exempt de tout reproche.
Le Premier-Né avait juré à sa mère de se l’approprier. Sa mère, c’était la Déesse Tamiat, la Reine de l’Abîme, qui existait avant la Création. Pour créer le monde, le Dieu El avait commencé à combler l’entrée de l’Abîme avec de la terre et des cailloux. Tamiat protesta, et comme El ne voulait pas s’en aller, elle lâcha contre lui Léviathan. Pendant mille ans, Dieu combattit Léviathan et finit par le vaincre.
Alors Tamiat l’affronta elle-même. Elle était si forte et si déterminée à défendre son domaine, qu’elle terrassa El en le frappant avec son sceptre. Mais en usant de traîtrise, El la fit chuter, puis il se jeta sur elle et la viola sauvagement. Une fois achevée sa sinistre besogne, il la chassa au tréfond de l’Abîme et il finit de combler l’entrée avec de la terre et des cailloux, emprisonnant Tamiat pour une partie de l’éternité (voir : El et Tamiat).
Mais, enflammé par son désir, le Dieu El n’avait pas pensé qu’il aurait pu rendre Tamiat enceinte, et ce fut le cas. Elle mit au monde un garçon à qui elle ne donna pas de nom, nous l’avons dit, quand on parlait de lui, on disait : « le Premier-Né ».
armee-d-anges.jpgPendant des millénaires, Tamiat avait ruminé sa vengeance. Quand son fils sans nom arriva à l’âge d’homme, elle l’envoya à la surface de la terre pour affronter ce Dieu qui l’avait humiliée, et pour lui dérober son précieux Nom.
Le Premier-Né rassembla une armée dans l’Abîme, et en l’entraînant à sa suite, il emprunta les galeries des Troglodytes ; des Élémentaux qui préexistaient aussi à la Création. Quand El eut créé le monde, les Troglodytes avaient creusé des passages secrets pour communiquer entre l’Abîme et la terre, mais ils étaient rarement utilisés, car ils étaient très dangereux.
Le Premier-Né n’avait peur de rien, il emprunta un passage de Troglodytes entre l’Abîme et la terre, et il terrassa tous les démons qui se dressaient sur son chemin.
Quand il arriva à la surface de la terre, il y planta sa bannière pour en prendrehttp://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQfKOPvt_E3LgrUu7LaFjIeEra5An0WYE_YNONKnhDkgxZSaEnl possession. La terre se mit à crier, toutes les créatures se mirent à crier, et la mer et le ciel se mirent à crier aussi quand le Premier-Né planta le mât de sa bannière dans le sol. La terre venait de changer de maître. Ne restait plus que le Ciel, domaine privé du Dieu El, et ce n’était pas une mince affaire.
Mais le Premier-Né était intelligent, et plutôt que d’affronter El dans une rencontre brutale et meurtrière, il préféra utiliser des méthodes plus subtiles.
Il se procura d’abord un petit singe enchanté, puis il attendit la nuit et monta silencieusement au Ciel, en tenant l’animal magique dans ses bras. Il régnait la même obscurité que sur la terre. Arrivé devant la Palais du Dieu El, il dissimula le petit singe dans les plis de son manteau, et il descendit au sous-sol, où était caché le Nom.
Il arriva devant les deux Chérubins Meurtriers qui montaient la garde, il dégaina son épée, et avec un sourire de défi, leur lança : « Quoi donc ? Le Dieu El emploie des jeunes pucelles pour garder son bien ? »
Le visage dénué d’expression, les Chérubins Meurtriers dégainèrent à leur tour leurs épées, et se lancèrent à l’assaut du Premier-Né. Discrètement, en parant leurs premières attaques, il lâcha le petit singe enchanté en lui disant : http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQOtWfynM_g8KX2yV8FZhUD5ZupYFC07USw1yEthckJCUeVyJj9« Va, petit singe, va me chercher ce que je désire ! ». Ce petit singe enchanté était l’œuvre d’un nécromancien qui avait mal fini, quand on convoitait quelque chose, il suffisait de lui dire ces mots : « Va, petit singe, va me chercher ce que je désire ! » pour qu’il aille la
chercher.
Là, en l’occurrence, il s’agissait du Nom Ineffable de Dieu, la chose la plus difficile à voler de l’univers. Mais un petit singe enchanté de seconde catégorie suffisait au Premier-Né pour s’en emparer.
Le temps que le petit singe trouve le coffre, le temps qu’il l’ouvre (c’était très rapide, quelle que soit la serrure ou la solidité du coffre, un petit singe enchanté pouvait ouvrir n’importe quoi à une vitesse fantastique), qu’il s’empare du Nom et revienne, le Premier-Né affronta les Chérubins Meurtriers. Il était, à lui seul, aussi fort, sinon plus que les deux anges, il parvint donc à les tenir en respect sans mal jusqu’au retour du petit singe.
Il attrapa l’animal d’une main et partit en courant, il s’arrêta un instant pour rengainer son épée, et il lança aux Chérubins : « Merci, Messieurs, pour cet agréable moment ! » et il se remit à courir.
Les Chérubins Meurtriers le poursuivirent jusqu’aux limites du Ciel, d’où le http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSPbXV1KHrq56I9g62R_ES0Q5gihMz1l-d0KLIUqdYCKcyz96GVPremier-Né plongea d’un bond vers la terre. Les deux anges le regardèrent tomber en chute libre et disparaitre dans les nuages. Ils cessèrent là leur poursuite, car ils ignoraient que le précieux Nom dont-ils avaient la garde venait de leur filer sous le nez. Sinon, ils n’auraient pas hésité à plonger à sa suite.
Il possédait enfin ce que tout le monde possédait sauf lui : un nom. Et pas n’importe quel nom, c’était … non, désolé, je ne peux pas le dire, même par écrit. Le Premier-Né possédait maintenant un Nom redoutable qui donnait de redoutables pouvoirs à qui le portait. Il le contemplait entre ses doigts comme un bijou. Son éclat était inégalable. Il referma sa main dessus, et le tenant fermement dans son poing serré, il déclara : « Tout m’appartient ! »
Il envoya un équipage escorté d’une armée de Chérubins Meurtriers (maintenant, il avait autorité sur eux) au fond de l’Abîme pour ramener sa mère, la Déesse Tamiat. Quand elle arriva à la surface de la terre, son Fils, désormais porteur du plus grand Nom de l’univers, la reçut avec tous les honneurs et l’installa dans le Palais Céleste du Dieu El, qui était maintenant sa propriété.

Comment se termine cette histoire ? Mais elle est terminée. Personne n’a jamais eu conscience que l’univers avait changé de mains, parce que personne en haut lieu n’a jugé nécessaire de nous en informer. Çà fait pas mal de siècles que tout cela est arrivé, ce n’est pas si ancien que çà, et personne n’était au courant.
http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTO_TGrpWlQHnCTFZGJb77Lj57ZLAgolsR1Q1kqqvRoqpRYCHzcvAQu’est donc devenu le Dieu El, le Dieu originel ? Il était à l’autre bout de l’univers quand c’est arrivé ; il a brusquement senti qu’il perdait ses pouvoirs, c’était au moment précis où le Premier-Né s’était emparé de son Nom. Désormais, El était piégé, tout comme il avait piégé Tamiat au début des temps, il ne pouvait plus revenir sur la terre, qui était trop loin.
El ne pouvait plus aller instantanément là où il le voulait comme il le faisait d’habitude. Il pouvait revenir, mais cela allait lui prendre des millions d’années, même en volant très vite (il était, malgré tout, resté un être divin). Pendant ce temps là, le Premier-Né aurait eu le temps de consolider son pouvoir sur la Création.

 

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 19:21

cainabel.jpgCaïn et Abel avaient chacun un fils. Lorsque celui d’Abel apprit la mort de son père, il promit de le venger. Comme Caïn s’était enfui au loin, il voulut alors se venger sur son fils et se jeta sur lui. « Malheureux ! Que veux tu faire ? » S’écria celui ci, ne sais tu pas que l’Eternel a posé un signe sur le front de mon père et du mien, et que toute notre descendance est protégée par ce signe ? » Le fils d’Abel ne voulut rien entendre, il frappa mortellement le fils de Caïn et dut s’enfuir rapidement, car déjà les fils de sa victime s’étaient lancés à sa poursuite. Il se réfugia à l’autre bout du monde, il eut des fils et les éleva dans la haine des enfants de Caïn, pendant que ceux ci battaient la campagne pour les massacrer.
Quand vinrent les fils de Seth, le troisième fils qu’Eve avait mis au monde, http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRq7Zbj2Zz0-gQNoUL9NYERMdhgbQppFqoqyfptmV2EKCBAzR6nils prirent parti tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre camps. Ils ont appris auprès de Tubal-Caïn à forger des armes, et ceux sont eux qui transmirent cet art aux enfants d’Abel, c’est pourquoi le monde n’a jamais vécu en paix.
Quand le bruit des armes disparut dans les flots du Déluge et que régna la paix de l’eau, seul Noé, fils de Seth, ses trois fils et le reste de sa famille survécurent. Mais des alliances s’étaient formées, au cours des générations, entre les familles. Aussi, les sangs de Caïn, d’Abel et celui de Seth, entremetteur de guerre, se http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTP3KsdIW2m-jdGdAk1G7qoU3gdehBg7ZyHQ_Zj5QXXGQfpWu0Qrévélèrent parmi les trois fils et leurs progénitures. Combien faudra t il encore de déluges pour que cessent les hommes de se battre ?
Qui sait encore ce qui peut les pousser à s’entretuer ? C’est le sang de Caïn et celui d’Abel qui se combattent dans leurs veines. Leurs ombres se meuvent encore au-dessus de nous.

 


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