La folie et la raison jouent à la balle avec moi, le rationnel et l’irrationnel s’enchevêtrent. On ne peut s’imaginer la folie rien qu’en la simulant. On ne peut s’imaginer la cécité rien qu’en fermant les yeux. On ne peut s’imaginer la surdité rien qu’en se bouchant les oreilles.
La vraie folie n’est pas spectaculaire.
La folie est blanche comme la lumière, la folie est lumière. La raison est obscurité, et l’on y cache tout ce que l’on ne veut pas voir.
Le monde, c’est un œil tout blanc qui me regarde.
Lorsque le néant nous cerne de toutes part et qu’on se retourne sans cesse, cherchant désespérément un réconfort, le temps de l’espoir est passé, la peur de vivre prend le pas sur la peur de mourir. Vivement la fin du monde ! Vivement l’anéantissement, vivement la destruction !
Maudits soient ces temps, maudit soit ce siècle où la peur sourdoie.
Ah, si je pouvais sombrer dans une psychose bienfaisante, elle me ferait vivre dans un monde idéal, peuplé de douces hallucinations et de mes aspirations les plus profondes. Un monde qui n’existerait que pour moi, pendant que je serais inconscient et insensible au monde réel. Que je fusse je enfermé dans une cellule capitonnée, emmailloté dans une camisole de force, cela n’aurait aucune importance, puisque je ne m’en apercevrais pas. Un monde imaginaire où je ne percevrais plus rien du réel, et où je resterais jusqu’à ma mort !…
Les mains sont des pieds
Et les pieds sont des mains
Au secours !
Attrapez moi cette folie
Et ramenez la à son panier !